Fil d’actu du 29 mars 2025

1.   Cela a été chaud sur la régulation de l’installation des médecins

La proposition de loi GAROT évoquée dans le Fil d’actu du 16 /11/2024 a été discutée devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Le sujet concerne la régulation de l’installation des médecins face à des territoires de plusieurs milliers d’habitants sans médecin. Depuis plusieurs années, nous assistons à un match entre des élus territoriaux et les syndicats médicaux. Les élus territoriaux sous pression de leurs administrés sans offre de soins, ne comprennent pas que l’installation des médecins, dont les études sont payées par la nation, ne soit pas régulée comme pour les pharmaciens, infirmières ou kinésithérapeutes. Le communiqué de l’association des petites villes de France est représentatif de ce point de vue. Les syndicats de médecins pensent quant à eux qu’une régulation ferait fuir les jeunes générations d’un exercice libéral. L’article 1 de la proposition de loi concernant cette régulation a été repoussée à 3 voix près. Cela n’a jamais été aussi près. Les jeunes généralistes proposent une autre loi pour gagner du temps médical, mais on ne voit guère comment ces propositions feraient venir des médecins dans les territoires abandonnés. Feuilleton à suivre la semaine prochaine lors du passage du texte en séance publique.

 

2.   Vous exercez dans ou à proximité d’un désert médical ?

Les territoires ne manquent pas en France où l’on compte plus de dix mille habitants sans médecin. Que ceux-ci soient partis en retraite ou qu’ils aient changé d’activité. Les quelques 5 000 médecins généralistes cumulant activité et retraite ne suffisent plus. Chacun tente de trouver des solutions faites parfois de bric et de broc. Bus médical, cabine de télémédecine, cabinet de vacataires libéraux, centre de santé avec vacations de retraités ou de remplaçants. Mais rien n’est formalisé en France sur ce sujet. Si vous avez des pistes c’est le moment de les soumettre à votre député pour en faire un amendement à la proposition de loi GAROT. D’autant que le Premier ministre a déclaré qu’il allait rentrer dans l’action face aux inégalités territoriales de santé.

 

3.   Des rémunérations innovantes

L’IRDES, Institut de recherche et documentation en économie de la santé, avait la charge de l’évaluation du dispositif IPEP, incitation au partage en équipe pluriprofessionnelle. Ce dispositif était une expérimentation de rémunération innovante dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de la sécurité sociale de 2018. Cette évaluation a été positive et elle a participé à la décision de faire basculer cette expérimentation dans le droit commun. Ce sera probablement dans l’accord conventionnel des MSP en négociation actuellement. Si vous n’avez pas fait partie des 29 expérimentateurs et que vous vous posez la question de rejoindre le dispositif quand il sera ouvert, vous pouvez lire le rapport complet du volet 1 sur les aspects sociologiques ou son résumé. Vous trouverez des tas de témoignages sur des initiatives qui pourraient vous donner des idées.

 

4.   Journée annuelle de l’expérience patient

Si vous êtes intéressés par le sujet de l’expérience patient, vous vous inscrirez à la journée annuelle de l’IFEP (Institut français de l’expérience patient) le 24 juin 2025. Un bon moyen de rencontrer des professionnels de santé et des usagers engagés dans de multiples actions sur le sujet.

 

5.   De plus en plus de médecins et bientôt trop ?

Nous sommes actuellement au creux de la vague en ce qui concerne le nombre de médecins. Pour encore au moins 5 années. D’autant que le manque de temps médical s’est amplifié par les nouvelles relations au travail des générations montantes. Le nouvel Atlas de la démographie médicale en France de l’Ordre des médecins a été publié ces jours-ci. Plusieurs faits à noter. La proportion des médecins généralistes continue de diminuer au profit de la médecine spécialisée, ce qui est étonnant compte tenu des besoins en soins primaires. Le salariat continue de croitre et il y a plus de médecins salariés que libéraux, toutes spécialités confondues. Enfin, l’Ordre questionne l’avenir en craignant que la poursuite de l’augmentation du nombre de médecins formés aboutisse à une surpopulation médicale, comme les anciens l’ont connu dans les années 1980.

 

6.   Une doctrine pour les docteurs

Vous êtes un fan du numérique en santé ? La mise en ligne de la nouvelle doctrine du numérique en santé par l’ANS, agence du numérique en santé va occuper votre dimanche. Une multitude de fiches donnent des informations et les positions de l’ANS.

 

Bien cordialement.