Fil d’actu du 14 juin 2020

Modèle de soin ou modèle de santé ?

Le Conseil national du numérique a rendu un rapport sur le numérique en santé. Quelques passages de ce rapport confirmeront les orientations données au système de santé français par d’autres rapports tel que celui de Jean-Marc AUBERT.

« Le développement du numérique en santé doit s’accompagner d’une réflexion générale sur le passage d’un modèle de soin à un modèle de santé. D’un côté, le modèle de soin actuel est centré sur le professionnel de santé, la rémunération à l’acte et une entrée dans le parcours de soin à l’initiative du patient l’occasion d’un événement de santé, dans une logique curative. À l’inverse, un système de santé est centré sur l’usager, il intègre une rémunération à la qualité du parcours de soins dans une logique de prévention plutôt que de réaction. Passer de l’un à l’autre impose donc de revoir, d’une part, le modèle de remboursement actuel et, de l’autre, de reconsidérer la place du patient dans le parcours de soin ».

« Le passage d’un modèle basé sur le soin à un modèle basé sur la santé implique une plus grande place pour la prévention et pose la question de l’usage des données de santé, dont la remontée, en période de crise, doit se faire de la façon la plus fluide possible (…), pour les rendre rapidement exploitables à des fins de santé publique. Il soulève également des interrogations sur le développement d’indicateurs de qualité des soins et services prodigués, venant compléter ceux destinés à mesurer l’expérience du patient (PREMs, pour patient-reported experience measures) et la perception des résultats (PROMs, pour patient-reported outcome measures) ».

Ce sont bien les directions à suggérer aux professionnels de santé des MSP. Orienter leurs objectifs sur le recueil d’indicateurs et exploiter les données. Travailler autour de l’expérience patient.  Enfin, il est à noter que ce rapport cite mieux les MSP que le Premier Ministre… :

 « De manière plus prospective, ces questions ouvrent une réflexion sur la médecine communautaire, (…). Dans ce modèle, l’accent est donné sur une logique de prévention et d’acculturation de la population à une bonne hygiène de vie et la gouvernance des politiques de santé est décentralisée. (…). En conséquence, les établissements ou maisons de santé, dans lesquelles l’interprofessionnalité doit être développée, sont chargés du suivi d’une population locale dans son ensemble, dont l’état de santé témoigne de la performance du système et influence la rémunération ».

 

Bien cordialement.