Fil d’actu du 01 juin 2021

1.   Pharmaciens et MSP, du nouveau

Deux publications au JO vont intéresser les pharmaciens exerçant en équipe de soins primaires. Ces textes concernent les pharmaciens ayant signé le projet de santé de votre MSP.

Un premier arrêté du 05 mai 2021 est la suite de l’article 30 de la loi du 26 juillet 2019. Il s’agit du « pharmacien prescripteur ». Le pharmacien qui fait partie d’une équipe de soins et qui a signé le projet de santé peut prescrire et délivrer certains médicaments à des patientes de 16 à 65 ans en cas de cystite non fébrile. Il peut aussi prescrire un antibiotique à un patient de 6 à 45 ans porteur d’odynophagie. La liste des molécules se trouve dans l’arrêté. Pour mettre en place cette opportunité, il vous faut un protocole et que le pharmacien puisse adresser un message au médecin traitant. Plutôt simple s’il a accès à la base de données de la MSP.

Un décret du 28 mai 2021 met en place le « pharmacien correspondant ». Pour être pharmacien correspondant d’un patient, il faut que ce dernier le désigne auprès de l’assurance maladie. Le pharmacien doit travailler dans un cadre d’exercice coordonné, que ce soit équipe de soins primaires (ESP), MSP ou centre de santé, voire CPTS. Il informe le médecin traitant de cette désignation. Ce texte lui permet dans ce cadre, de renouveler des prescriptions chroniques, et d’ajuster certaines posologies. Cette pratique est encadrée par des protocoles et des précisions dans le projet de santé de la MSP.

Voici qui fait bouger plus facilement les lignes que les protocoles de coopération très lourds que nous avons déjà évoqués. Pour une fois que le législateur crée quelque chose de simple, espérons que les équipes en MSP pourront s’en saisir rapidement pour faciliter la vie des patients et diminuer les recours pour des motifs simples. Nous reviendrons sur ce sujet.

 

2.   Psychologues salariés par des MSP

Le sujet était présenté dans le Fil d’actu du 22 mai 2021. Une instruction a été publiée par la DSS (Direction de la Sécurité Sociale, au Ministère de la Santé). Une fois de plus, l’intention est louable, mais l’application est décevante. Nous trouvons un cahier des charges de 30 pages et des moyens mis à disposition qui ne sont pas à la hauteur, même si le Ministère a annoncé une dotation de 36 M€ sur 3 ans. Pour une embauche de salariée, la dotation permet un salaire de l’ordre de 2.660 € net mensuel pour un plein temps de 31 h hebdomadaire. Pour les libéraux, le projet confirme les montants de rémunération de 32 € par séance d’évaluation de 45 minutes et 22 € par séance de prise en charge de 30 minutes. Loin de ce qu’il se passe sur le terrain.

 

Bien cordialement.