Fil d’actu du 2 mars 2024

1.   Les médecins deviendraient des délateurs ?

L’affaire des « lapins », rendez-vous non honorés chez les médecins, continue de provoquer des initiatives bizarres. Un projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale qui voudrait taxer les patients ne respectant pas un rendez-vous et ne l’ayant pas annulé dans les 24 h précédentes. C’est bien entendu une mauvaise réponse à un réel problème. Il est difficile d’imaginer que les médecins vont dénoncer ces patients à l’assurance maladie. La charge de travail est importante en plus des consultations, et ces « lapins » permettent parfois de récupérer du temps au lieu de finir sa journée à une heure tardive. Il est possible pour les équipes d’imaginer d’autres solutions qu’une taxe financière : explications et éducation, surbooking, voire « taxe chocolat » (3 tablettes pour un rendez-vous non honoré). Ou plus diététique, instaurer une taxe thé ou fleurs pour égayer la MSP.

 

2.   Reconnaitre le travail des équipes autour des données de santé

L’Institut Montaigne, groupe de réflexion sur les politiques publiques, a émis une note d’action intitulée : « Données de santé : libérer leur potentiel ».  Cette note intéressera les professionnels de santé concernés par les données de santé. Elle comprend une analyse de l’existant en France et dans d’autres pays, et met en exergue les obstacles et les projets existants. La question est posée dans cette note du modèle économique de la donnée. Rémunérer le temps de constitution des données dans les logiciels semblerait logique. L’établissement d’un cahier des charges des logiciels médicaux pour labélisation ASIP, puis leur valorisation dans l’ACI était un premier pas mené par l’ex-FFMPS. La valorisation de l’utilisation d’un logiciel labelisé Ségur était un second pas. Mais une rémunération des équipes tenant compte de la qualité des données saisies et de leur mise à disposition pour épidémiologie et recherche serait un pas conséquent, tirant les équipes vers le haut. Encore faudrait-il développer en ville les médecins DIM (département de l’information médicale) pour aider les équipes à progresser, alors que la plupart de ces DIM sont hospitaliers.

 

3.   Thomas FATOME devant les sénateurs

Thomas FATOME, directeur général de la CNAM, Caisse nationale d’assurance maladie, était auditionné cette semaine par la commission des affaires sociales du Sénat. Dans les nombreux points qu’il a développés, deux d’entre eux peuvent intéresser les équipes en MSP. Il a confirmé qu’il désirait inclure dans la convention la suite de l’expérimentation PEPS de l’article 51. Vous pourrez lire un diaporama sur l’expérimentation PEPS présenté par l’assurance maladie lors des négociations conventionnelles des médecins. Il a aussi signalé la vigilance de la CNAM sur le sujet des « centres de soins immédiats », certains d’entre eux ayant déjà été contrôlé et taxé pour utilisation farfelue de la nomenclature.

 

4.   COVID, suite et pas fin

La DGS, direction générale de la santé, a annoncé qu’une nouvelle campagne de vaccination contre le COVID se déroulerait du 15 avril au 16 juin. Sont visées les personnes fragiles : plus de 80 ans, résidents en EHPAD, patients immunodéprimés. A noter que les pharmacies restent le lieu privilégié des vaccinations avec 59% des injections ayant eu lieu en officine cette année.

 

5.   Obésité et surpoids

La Haute Autorité de Santé HAS a remis à jour ses recommandations sur surpoids et obésité de l’adulte. Cela peut être l’opportunité pour votre équipe de créer un protocole ou le remettre à jour si vous en avez un. Il s’agit d’un thème retenu pour les protocoles pluriprofessionnels des MSP (annexe 3 de l’ACI, accord conventionnel interprofessionnel).