Fil d’actu du 30 mai 2025
1. 15,3 milliards d’euros, cela fait beaucoup de sous
C’est le montant du déficit de la sécurité sociale en 2024. La Cour des Comptes tire une fois de plus le signal d’alarme devant ce déficit, d’autant plus qu’il s’aggrave. Certes, cela est dû pour 3/4 à une baisse des recettes, mais tout de même 1/4 est dû à la branche maladie. On peut lire dans la partie traitant de l’ONDAM : « D’ici à 2027, la trajectoire de l’Ondam reviendrait à un rythme de progression de l’ordre de 3 % par an, qui suppose de vigoureuses mesures d’économies à court terme, accompagnées de réformes structurelles du système de santé ». Tout professionnel de santé avec un minimum de neurones constate chaque jour la gabegie de prescriptions et le bazar inorganisé du système de santé. Nous ne pouvons donc que donner raison à la Cour des Comptes. Reste à agir.
2. Ils ont dit « économies et réformes structurelles »
L’économie dans la santé est souvent liée à la qualité des soins. Comment être garant d’une qualité des soins quand si peu de contrôle sont pratiqués ? Un conducteur de chariot élévateur doit repasser son CACES tous les 5 ans. Un diagnostiqueur immobilier tous les 7 ans. Et un médecin peut exercer plus de 40 ans sans évaluation. Bizarre. L’exercice pluriprofessionnel en maison ou centre de santé peut garantir qualité et économie, car la multiplicité des regards croisés provoque un autocontrôle dans l’équipe. Mais comment se fait-il que nous n’en soyons qu’à 20% de professionnel dans ce mode d’exercice alors qu’il a été promu depuis près de 20 ans. Des points qui mériteraient certainement un engagement politique plus important.
3. L’ordonnance de Nicolas REVEL
Chacun y va de ses recommandations dans ce contexte de déficit très inquiétant. Nicolas REVEL, directeur de l’AP-HP livre une note pour Terra Nova : « Sortir de l’impasse ». Il connait bien le monde de la santé : « s’il y a bien une urgence, c’est d’avancer sans attendre et de manière très volontariste dans la voie de la délégation médicale et de la pratique avancée dans les métiers infirmier et de rééducation ». Je vous invite à lire son texte qui propose des pistes d’actions réalistes comme créer un dispositif de mesure et d’évaluation de la qualité des soins. Ou obliger les médecins secteur 2 à consulter quelques jours en zones sous-denses. Et d’autres points qui semblent logiques. De bons repères pour avancer.
4. D’autres recommandations pour 2025
Le think tank « Economie Santé » est un groupe qui réunit du beau monde du secteur de la santé. Il propose chaque année des recommandations pour le système de santé. Vous pouvez lire la recommandation 2025 qui traite de la prévention, de l’organisation territoriale, de la pertinence des soins et du financement.
5. Et si le ministre de la Santé écoutait toutes ces recommandations ?
Le ministre s’est exprimé devant l’association des journalistes de l’information sociale. Il aurait dit (rapporté par Hospimédia) : « Je crois beaucoup aux petites unités primaires de soins, où l’on peut remettre des médecins, des paramédicaux sur les territoires, y adosser de la biologie, de la radiologie de proximité pour éviter le recours à l’hospitalisation ». N’est-ce point les maisons et centres de santé qui seraient décrits là ? On ne sait pourquoi elles seraient « petites ». Il n’y a plus qu’à passer aux actes.
6. Une négociation des infirmières qui est maintenant cadrée
Elle était attendue. La lettre de cadrage de la négociation conventionnelle des infirmières a été diffusée par le ministre de la Santé. Attractivité du métier, prise en compte des évolutions réglementaires somme l’accès direct en MSP, revalorisations, généralisation de l’expérience EQUILIBRES, gagner du temps médical, simplification administrative. Beaucoup de thèmes qui donneront surement lieu de longues négociations.
7. L’interprofessionnalité au secours de l’offre de soins ?
Une conférence des « Contrepoints de la Santé » traite de l’interprofessionnalité. C’est magnifique puisque chacun des intervenants la prône, qu’il soit médecin, infirmier, voire kinésithérapeute président de l’UNPS, ils semblent tous d’accord. Sous le regard de Stéphanie RIST. Comme quoi, les discours avancent à défaut des actes.
8. Journée annuelle de l’expérience patient
La journée annuelle de l’IFEP (Institut français de l’expérience patient) se tiendra le 24 juin 2025. Un bon moyen de rencontrer des professionnels de santé et des usagers engagés dans de multiples actions sur le sujet. Voici le programme dont un atelier intitulé : « Prendre en compte l’expérience patient en ville : est-ce si difficile ? ».
Bien cordialement.