Fil d’actu du 5 mars 2022

1.    Un avenant ACI des MSP qui traine en longueur

Un nouvel avenant à l’accord conventionnel interprofessionnel des MSP (ACI) est discuté et devrait aboutir rapidement à une signature. Un article de Karen RAMSAY du Concours Pluripro nous montre les difficultés pour aboutir à la signature de cet avenant sur les MSP avec des syndicats représentatifs des professions de  santé. Il parait difficile pour des syndicats mono-professionnels se soumettant à des élections régulières de porter des initiatives qui changent les exercices. Pour gagner les élections professionnelles, mieux vaut être conservateur. Preuves en sont que les deux dernières modifications importantes de nos exercices ont été créées en dehors du domaine conventionnel : CAPI devenu ROSP et ENMR devenu ACI des MSP. Ce n’est qu’une fois adoptées par une majorité de professionnels que les syndicats, d’abord opposés à ces réformes, ont fini par y consentir.

Aujourd’hui, cet ACI a tendance à se compliquer par des indicateurs de plus en plus nombreux et pas toujours judicieux. Il serait temps que se dessine une nouvelle perspective pour les MSP qui sont de véritables unités de soins primaires sur les territoires. Cette perspective devrait contenir un mélange des conclusions du rapport de Jean-Marc AUBERT, des expérimentations de l’article 51 et des expériences d’autres pays. Un forfait structure type ACI pour financer la MSP qui offre des soins quotidiens sur un territoire aiderait à l’embauche de personnel pour faciliter l’accès aux soins. Des forfaits sur les 3 items que sont taux d’hospitalisation, résultat économique et satisfaction des patients. La rémunération devrait aboutir à un 50/50 entre actes et forfaits selon les préconisations du rapport de JM AUBERT.

Mais comment peut-on imaginer qu’un syndicat professionnel puisse porter ce genre d’évolution ? S’il semble que la reconnaissance des MSP par Thomas FATOME, directeur de la CNAMTS, soit positive (voir le dernier Fil d’actu), le trop grand nombre d’indicateurs pèse sur le système. Espérons que le prochain mandat présidentiel permettra de lancer des modifications innovatrices en dehors du domaine conventionnel.

 

2.    Vous désirez innover dans votre MSP avec le numérique ?

Un appel à projets a été lancé avec un budget de 63 M€ pour financer des lieux d’expérimentation dans le secteur de la santé. Cet appel d’offres vous est ouvert si vous avez l’envie de vous lancer dans ce genre d’aventure. Il sera alors judicieux de vous associer à un tiers-lieux de votre département pour porter le projet sur votre MSP. La clôture de cet appel est le 25 mai.  Si vous n’avez jamais entendu parler des tiers-lieux, vous trouverez des informations sur le site du Ministère de la Cohésion et des Territoires.

 

3.    Mon espace santé poursuit son développement

Un arrêté publié au JO du 26 février 2022 met en place une commission de référencement des applications de Mon Espace Santé. Cette commission donnera son avis sur des outils numériques demandant à être référencés sur Mon Espace Santé. L’objectif est d’offrir un bouquet de services aux patients et aux professionnels via Mon Espace Santé. A suivre sur les premières applications. Les équipes en MSP pourront envisager de former leurs patients à ces services s’ils s’avèrent utiles.

 

4.    Si votre choix n’est pas encore fait pour la présidentielle

Si votre choix n’est pas encore arrêté quant à la prochaine présidentielle, vous pouvez analyser les propositions des candidats lors de divers événements ou publications. Trois heures de vidéo à la Mutualité Française pour écouter 4 des candidats exposer leurs projets quant au dossier de la santé. Cela ressemble malheureusement à « toujours plus de ». Plus pour l’hôpital, plus de médecins formés, jusqu’à un doublement du nombre, voire conventionnement sélectif, les jeunes obligés d’exercer en territoire sous dotés. Cela manque cruellement d’initiatives structurelles. Si vous voulez aller plus loin dans les propositions, vous trouverez sur le site de l’Institut Montaigne, la liste de ces propositions des candidats avec un chiffrage de quelques-unes d’entre elles. Espérons que ces propositions ne sont que des mots pour récupérer des voix, et que des réformes plus sérieuses seront menées.

 

Bien cordialement.