Fil d’actu du 03 mai 2025
1. Le match n’est pas fini
Le match se poursuit entre d’un côté des élus territoriaux confrontés à des administrés en abandon de soins puisque leur territoire est sans médecin prescripteur. Et de l’autre, des syndicats médecins arc-boutés sur leurs « droits » de s’installer où ils voudraient. Chacun y va de ses arguments qui peuvent être recevables ou discutables. Vous pouvez retrouver partie de ces arguments dans une visioconférence des Contrepoints de la Santé en présence du député Guillaume GAROT. De leur côté les représentants des patients diffusent un communiqué rageur signés par une quarantaine d’associations soutenant la proposition de loi GAROT et les annonces du gouvernement. Cela ne semble pas faire bouger les lignes des syndicats des professions de santé, campés sur leurs positions et qui ne paraissent guère enclins à négocier quoi que ce soit.
2. Pourtant, la question est : « Que faisons-nous de suite » ?
Que faisons-nous maintenant, là, tout de suite ? Face à ces milliers de patients qui ne peuvent renouveler leurs ordonnances et abandonnent les soins. Les réponses proposées par les syndicats professionnels sont au mieux du long terme, au pire du très long terme. Mais Madame Michu et Monsieur Trucmuche ont besoin d’une réponse aujourd’hui. Comme dans toute crise civile que rencontre la société, il y aura toujours quelques médecins de bonne volonté qui donneront de leur temps et de leur énergie quand d’autres se cacheront en attendant des temps meilleurs. Nous l’avons déjà constaté lors de crise Covid. Et c’est la même chose avec la crise de l’accès aux soins. Il est plus que nécessaire d’aider les médecins volontaires pour le service rendu aux patients de ces territoires. Car un médecin volontaire donnant une journée par semaine pourrait soigner un millier de patients à la condition qu’il bénéficie d’une aide conséquente d’assistantes médicales. Voire d’une IPA. Trois ou quatre médecins vacataires équivalent à un temps plein peuvent répondre aux soins de 5 à 6 000 habitants s’ils travaillent en partenariat avec 3 assistantes et une IPA. Aider immédiatement ces volontaires travaillant déjà sur les déserts médicaux en facilitant l’aide d’assistantes et d’IPA peut se mettre en place rapidement et répondre à une partie du problème. Si cela allait de pair avec la reconnaissance automatique de la compétence d’assistante médicale aux infirmières justifiant d’au moins 3 années d’ancienneté, cela deviendrait presque simple.
3. Les médecins ont-ils une responsabilité publique ?
L’Académie nationale de chirurgie propose quant à elle que « tous les médecins en activité régulière [répondent] à une éthique de responsabilité publique, assurant des vacations et des astreintes régulières auprès des territoires démunis« . C’est du même acabit que les propositions de BAYROU, mais en rappelant aux médecins leur « responsabilité publique », ce qui ne semble guère entendu pour l’instant, sinon par les quelques volontaires cités plus haut.
4. Enfin, les IPA peuvent prescrire
L’arrêté attendu a été publié au Journal Officiel. Il définit la liste des prescription et prestations qu’une IPA peut prescrire dans le cadre d’un exercice coordonné. Dont un BSI bilan de soins infirmiers, un arrêt maladie de 3 jours, un bon de transport et plusieurs médications. Voici qui va aider les patients et les médecins, particulièrement dans les déserts médicaux… Retrouvez les pages du site Acoorde sur les IPA.
5. Vacciner et encore vacciner
A la suite de l’OMS et Santé Publique France dont nous parlions la semaine dernière, le gouvernement enfourche une politique de vaccination étendue. Une conférence de presse a présenté une « Stratégie vaccination et immunisation 2025-2030 » donnant quelques chiffres clés sur le sujet, et définissant 5 axes d’action en faveur d’une meilleure couverture vaccinale de la population et des professionnels de santé. A noter une remise à jour d’avril 2025 du document « Calendrier des vaccinations et recommandations vaccinales 2025 ». Un bon thème à développer dans votre MSP pour augmenter le nombre de personnes protégées.
6. L’expérimentation SECPA passe en phase transitoire
L’arrêté est enfin paru, qui permet aux équipes dans l’expérimentation article 51 « Structures d’exercice coordonné participatives » de passer en phase transitoire. Ouf. Les structures d’exercice coordonné participatives sont des MSP ou des centres de santé parfois « communautaires », le plus souvent implantés en territoire défavorisé, comme les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Ce sont 26 MSP qui vont pouvoir poursuivre l’expérimentation. Pour les autres candidates, ce sera pour bientôt avec le passage de l’expérimentation dans le droit commun.
Bien cordialement.