Fil d’actu du 21 mai 2022

1.     La nouvelle Ministre de la santé visite d’emblée une MSP

Brigitte BOURGUIGNON a été nommée Ministre de la Santé et de la Prévention. Elle était encore récemment la Présidente de la Commission des Affaires sociales au Parlement, ce qui fait d’elle une très bonne experte du monde de la santé. Cette nomination pourrait donner de l’espoir aux promoteurs des exercices regroupés pluriprofessionnels. D’autant que son premier déplacement s’est effectué dans une MSP du Pas de Calais, la MSP Léonard de Vinci. Sut Twitter, elle écrit : « Pour mon premier déplacement du quinquennat, j’ai voulu visiter une maison de santé pluriprofessionnelle du Pas-de-Calais. Un modèle qui montre que la ruralité innove pour offrir aux Français une offre de santé de proximité et de qualité, mobilisant tous les acteurs du territoire ». Bon signe.

 

2.     Les MSP citées en ouverture de SANTEXPO

Frédéric VALLETOUX, Président de la Fédération Hospitalière de France, a tenu un discours d’ouverture de Santexpo le 17 mai 2022. Il a exprimé que la France ne manquait pas de médecin, mais que la piètre organisation de notre système de santé était source de soucis. De ses propos, nous retiendrons qu’il cite les maisons de santé : « Enfin, je voudrais insister sur le fait que notre système de santé demeure mal organisé à l’échelle des territoires. J’entends par là que nous devons travailler ensemble plus efficacement, ville et hôpital, pour améliorer le parcours du patient. Des progrès notables ont marqué ces dernières années, avec les groupements hospitaliers, avec les maisons de santé, avec les CPTS. Mais nous sommes encore au milieu du gué ». Plus loin, Frédéric VALLETOUX demande le retour des astreintes et des gardes obligatoires pour les médecins, et d’une modification des modèles de rémunérations « revus au prisme de la pertinence des soins et de la prévention ».

 

3.     Nouveau rapport de l’Institut Montaigne sur la santé

L’Institut Montaigne a publié un rapport sur les enjeux de gouvernance et d’organisation du système de santé. Le rapport livre des cartes qui montrent l’inégalité des dépenses selon les catégories de patient, ce qui lui fait dire que le pilotage de la politique sanitaire se pratique à partir de l’offre et non des besoins de santé. Le rapport pense que « L’autonomie d’action et d’organisation au niveau des territoires doit ainsi être favorisée en incitant les professionnels à la pluri-professionnalité, aux pratiques coordonnées ainsi qu’à la délégation de gestion et des tâches ». En conséquence, la proposition n°4 du rapport est : « Réinvestir en faveur de la médecine de ville en soutenant la pluri-professionnalité et en confiant aux médecins généralistes volontaires un mandat de santé publique ». Il est clair que les regroupements pluriprofessionnels que nous avons créés sont des modèles qui reçoivent le soutien de gens intelligents. Reste à savoir ce qu’en fera le nouveau gouvernement. Le rapport traite d’autres sujets comme pilotage, formation et système d’information avec des exemples français et étrangers d’organisation.

 

4.     Développer vraiment l’ambulatoire pour les patients

Vous lirez avec intérêt le texte d’un blog de Jean-Michel CHABOT sur l’évolution du système de santé. Bien évidemment, nous partageons son opinion sur l’incapacité des exercices isolés d’affronter les enjeux sanitaires que nous avons devant nous.

 

5.     Les maires ruraux marchent sur la tête

L’Association des Maires Ruraux de France, AMRF, a adopté une résolution lors de son assemblée générale concernant une multitude de sujets de gestion municipale : « 100 mesures face à l’urgence territoriale ». Dans cette liste à la Prévert, quelques mesures concernent la santé à partir du 76ème item. Nous y trouvons la recommandation de « mettre en place et développer les ESCAP », équipe de soins coordonnées autour du patient, sorte de canada dry des MSP (voir sur Fil d’actu du 27 mars 2022 ou celui du 12 février 2022). Et en 84ème mesure : « Engager les maisons de santé, bénéficiant de dotation annuelle de la CPAM pour financer la coordination, des actions de prévention pour leur public fragile, à mettre en œuvre des projets de santé bénéficiant à un bassin de vie et non simplement à leur propre patientèle ». Plutôt bizarre. Il faudrait développer des ESCAP, mais comme, finalement, il n’y a que les MSP qui font du bon boulot, on leur donnerait une responsabilité encore plus large. Mieux vaut lire les papiers de l’Institut Montaigne ou le blog de Jean-Michel CHABOT…

 

6.     Protocoles de coopération : toujours plus mais pas pour les MSP

Trois nouveaux protocoles de coopération ont été publié au Journal Officiel du 14 mai 2022. Le premier ne devrait pas concerner les MSP puisqu’il s’agit d’un protocole sur le traitement par laser des mucites en suite de chimiothérapie ou de radiothérapie par une infirmière. Le deuxième concerne le « suivi de patients diabétiques traités par insuline munis d’un carnet glycémique électronique et surveillés par télémédecine avec prescriptions et soins par l’infirmier en lieu et place du médecin ». Mais par médecin, il est entendu un diabétologue, dans un contexte de diabète non équilibré avec schémas de traitements complexes. Ce protocole et ses annexes sont sur le site du Ministère. Le troisième concerne la prise en charge des patients parkinsoniens traités par stimulation cérébrale profonde (SCP). Donc rien d’intéressant pour les MSP. Ce qui ne change pas grand-chose quand on voit la complexité de ces protocoles.

 

Bien cordialement.